Ancien élève d’Henri IV et de Montaigne à Paris, au terme de la secousse jubilatoire d’un chaud mois de mai, le 7ème art m’accaparait : je rêvais d’emboîter le pas à ceux qui, avant d’atteindre la célébrité, commençaient leur apprentissage une caméra super 8 au poing et préféraient s’évader sur des sentiers buissonniers en fréquentant avec assiduité la Cinémathèque. Les chemins de traverse me conduisaient au stade, que le ballon fût rond ou ovale. Je n’accordais guère de répit à mes précieux vinyles tandis que ma bibliothèque, jusque-là classique presque à l’excès, s’aérait et se mettait à abriter les instigateurs du moment structuraliste. Les adeptes de l’éthique de la responsabilité concurrenceront plus tard les partisans de celle de la conviction. Au fil du temps, les livres réservés indifféremment au travail et aux loisirs s’empileront dans un ordre à faire pâlir tous ceux qui font « d’une hiérarchie des sujets une religion érudite ».

Entre-temps, mon professeur de philosophie, Pierre Raymond, avide d’excellence, m’incitait à poursuivre cette voie au-delà du secondaire. Ses encouragements le menèrent à me présenter au Concours général des lycées en philosophie, « un effort de six heures qui ne donne droit à rien ».

J’ai finalement continué mes études dans les clous sur les bancs de Panthéon-Assas et de la rue Saint-Guillaume pour y rejoindre en vain l’ENA, mais y gagner l’art de la synthèse. Je décidai d’arrêter en route une thèse qui m’aurait valu de songer à l’agrégation de droit public.

L’occasion me vint de déserter le quartier latin et le champ clos de ses mythes fondateurs à l’appel du service national ; entamé au camp du Larzac, non dépourvu aussi de symboles, il s’acheva de façon plus confortable sur un détour par le Service Central Études et Réalisations de l’Intendance.

Après une halte imprévisible et salutaire chez Philips dans sa branche petit électroménager et l’animation commerciale chez ses distributeurs pour y jouer des gammes dans la vente et l’art de convaincre, je m’ancre au Crédit Commercial de France – le CCF, aujourd’hui HSBC -, en agence bancaire puis à l’Inspection Générale.

Un séjour dans l’audit me convenait parfaitement, en particulier pour son interdisciplinarité. J’y retrouvais la latitude de faire progresser mes dispositions à l’écoute, à l’analyse, à l’attention au détail, de prolonger mes humanités grâce à son prudent dosage entre observation, réflexion et action et de côtoyer des cultures antipodiques, peu familières, souvent à distance de l’Hexagone, afin de « frotter sa cervelle contre celle d’autrui ». À la promotion de son rôle et de son utilité, j’ai souhaité concourir au poste d’administrateur et vice-président, membre du comité stratégique et président du groupe banque de l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes (I.F.A.C.I).

J’occupe alors des fonctions de management salarié : je prends goût à l’art de mener des hommes et une équipe vers un objectif explicite et constructif en tant que directeur de l’Inspection Générale et de l’Audit Interne du CCF, par la suite en qualité de directeur délégué et membre du directoire de la Banque EUROFIN.

Ce courant d’ascensions me précipita vers un nouveau cap, tournant au tracé sinueux et irréversible – avec, en embuscade, ses vagues de naïvetés, de lourdeurs, d’erreurs et de malentendus, sous la tempête, de soudains et providentiels renforts, à certaines escales, les frissons de la victoire – via la métamorphose en entrepreneur sur fonds propres. S’ensuivirent non seulement l’initiation à l’art de la négociation, mais aussi la friction à l’ardente obligation du résultat. Ne cessant de prospecter et de multiplier à l’envi des points de contact avec un « univers dissemblable », j’ai dirigé des sociétés à valeur ajoutée dans différents domaines :

  • l’élaboration de sites web et de logiciels pour la communication digitale, le CRM, l’affichage public et la PLV ;
  • l’assistance à la refonte conceptuelle et opérationnelle de processus métiers et au pilotage de projets ;
  • le conseil en gestion de patrimoine, en investissements financiers, en immobilier, le courtage en assurances et en crédits.

Il m’a été concédé à maintes reprises des talents de pédagogue, de « passeur » selon une formule en vogue. Ils naquirent probablement quand j’étais chargé de travaux dirigés en droit constitutionnel à l’Université Paris-Sud XI, chargé d’enseignement en droit bancaire dans le cadre de la formation professionnelle et président-entraîneur-joueur d’un chaleureux et désintéressé club de football en région parisienne.

Je me consacre désormais avec entrain, du contentement et des ambitions à cette vocation impréméditée et roborative de coach et formateur. S’ordonnant et se déployant à partir de la méthodologie de mon cru comme axe central de référence, accompagnements personnalisés et accompagnements individualisés sont les deux types d’offres spécifiques que je vous propose. Elles sont évidemment modulables et partiellement fusionnables quand « l’humeur est vagabonde », si les circonstances le justifient ou pour monter davantage en altitude. « Nous devons de temps à autre nous reposer de nous-mêmes, en jetant sur nous-mêmes un regard d’en haut. »

Des témoignages se joignent à cette aventure. Ils sont autant d’exhortations à mon obstination, j’en remercie infiniment les auteurs. Des citations y sont conviées, « quant au fond, je n’ai pas voulu faire semblant d’inventer ce que la tradition m’offrait, quand je ne faisais que le reprendre ». Des amitiés s’en font discrètement l’écho, je leur garde une vive gratitude.